« Il ne faut pas privilégier les uns au détriment des autres »

«Tag der Schweizer Garagisten» 2019

« Il ne faut pas privilégier les uns au détriment des autres »

15 janvier 2019 upsa-agvs.ch – En prélude à la grande année électorale 2019, une table ronde réunissant les présidents des trois partis gouvernementaux bourgeois et Jean-François Rime, président de l’Union suisse des arts et métiers, s’est déroulée lors de la « Journée des garagistes suisses ». La politique des transports était au cœur du débat.​

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srh. La discussion de 40 minutes a notamment porté sur trois aspects : l’élargissement à six voies des autoroutes, la loi sur le CO2 et la répartition des départements au Conseil fédéral. Même si la gauche était absente de la tribune, les piques ne manquaient pas, quoique le débat se soit terminé sur un appel à la solidarité bourgeoise. Petra Gössi (PLR), Albert Rösti (UDC) et Gerhard Pfister (PDC) ainsi que Jean-François Rime (UDC également) se sont réjouis de l’existence de signaux en faveur d’une extension sur six voies des autoroutes, au moins sur les tronçons principaux. « Nous devons toutefois être conscients que cela va déplacer les goulets d’étranglement », a déclaré Petra Gössi. « Les cantons seront mis à l’épreuve. » Gerhard Pfister a indiqué que la croissance économique et démographique se poursuivrait. « Cela nécessitera des infrastructures ! »
 
Pour Albert Rösti, il est clair que la mobilité exige de la place. « Les trois quarts du trafic ont lieu sur la route », a-t-il calculé. « Jusqu’en 2040, ce chiffre ne descendra pas en dessous de 70 %. » Créer des goulets d’étranglement dans les agglomérations n’a donc pas de sens à ses yeux. Jean-François Rime s’est montré réservé au sujet de l’élargissement à six voies. « Il y aura des oppositions et des recours », il en est convaincu. Il faut selon lui d’autres approches innovantes, réalisables à court terme.
Cette remarque a suscité une discussion sur la répartition des départements après les élections du Conseil fédéral, parce qu’après Doris Leuthard (PDC), le DETEC sera à nouveau dirigé par une représentante du PS, Simonetta Sommaruga. « Il ne faut pas recommencer à tout miser sur le rail », a exigé Petra Gössi. « Il doit y avoir une coexistence. » Ce qui n’est pas mis en œuvre aujourd’hui retarderait tout à l’avenir. « La direction du DDPS est un défi », a ajouté Gerhard Pfister, la nouvelle conseillère fédérale Viola Amherd n’ayant pas tout à fait pris la tête du département militaire de son plein gré. Il a approuvé Petra Gössi : « Transports individuel ou publics, il ne faut pas privilégier les uns au détriment des autres. » Albert Rösti s’est réjoui de la nouvelle attribution des départements et a ensuite longuement insisté sur l’importance de la sécurité. Gerhard Pfister n’a pas pu s’empêcher de plaisanter : « On sent que la perte du DDPS est douloureuse pour l’UDC. »
 
Les avis sur la loi sur le CO2 étaient plus sérieux. « Il y a eu quelques problèmes épineux », a raconté Jean-François Rime. « Le dossier était complexe et nous sommes maintenant en pleine année électorale, une période où la nervosité est plus grande qu’à l’accoutumée. » Il espère que le Conseil des États apportera de bons compléments au dossier. « Certaines positions étaient extrêmes. » Jean-François Rime a rappelé que la mobilité passe par la route et par le rail. « Les revendications de la gauche allaient trop loin ; ce serait devenu trop cher pour la profession », a expliqué Petra Gössi. Elle a reproché au PS de s’opposer aux centrales hydroélectriques et à l’énergie éolienne, tout en exigeant la promotion d’énergies alternatives. Cela n’a pas fonctionné. « En politique suisse, il faut faire des compromis et avancer pas à pas. » Les émissions de CO2 ne s’arrêtent pas à la frontière. « Nous devons investir dans la capacité d’innovation, ce sera beaucoup plus utile », la présidente du PLR en est convaincue.
 
Le PDC est également d’avis que l’affaire est très complexe. « J’espère que nous trouverons une bonne solution, acceptable pour tous », a déclaré Gerhard Pfister. « L’industrie automobile a su lire les signes des temps, elle n’a d’ailleurs pas le choix si elle veut continuer à vendre des voitures », selon le président du PDC. Un avis partagé par Albert Rösti : « C’est en investissant dans la recherche que nous contribuerons le mieux à réduire les émissions de CO2. » Le renchérissement de l’énergie en Suisse serait contre-productif : « Les Suisses iraient faire leur plein hors frontières et la production serait délocalisée à l’étranger, où les réglementations sont moins strictes. »
 
Et comme 2019 est une année électorale, les présidents ont vanté les avantages de leurs partis respectifs pour la profession. « Il est important de renforcer le centre. Et nous sommes leaders en politique économique », a expliqué Gerhard Pfister. Et d’ajouter qu’il suffit de comparer le canton de Zoug avec celui de Berne, suscitant l’hilarité des quelque 800 participants à la « Journée des garagistes suisses ». L’Emmentalois Albert Rösti a répliqué que tout le monde au PDC n’est pas sur la même ligne que le président. L’UDC serait selon lui le représentant idéal de l’industrie : « Nous ne voulons pas plus de réglementations. Nous défendons la liberté et la sécurité. » Petra Gössi s’est montrée plus ouverte : « Votez pour ce que vous trouvez bien. Nous défendons vos intérêts », a-t-elle indiqué. « Renforcez les partis bourgeois. »
 
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